Sur Sartre : Il n'a laissé à personne le soin d'introduire à sa philosophie. L'existentialisme est un humanisme (rééd. Gallimard, coll. « Folio-Essais », 1996) est sans doute la meilleure voie d'accès à son chef-d’œuvre, qu'est, philosophiquement, L'Être et le néant. Cela n'empêchera pas de lire ou de relire aussi ce chef-d’œuvre romanesque qu'est La Nausée, Gallimard, rééd. coll. « Folio », qui touche à la philosophie à chaque page. Sur Karl Popper : Comme pour Sartre, mais dans un esprit très différent, il existe une excellente introduction à la première personne : La Quête inachevée, Autobiographie intellectuelle, trad. R. Bouveresse, Calmann-Lévy, rééd. Pocket, 1989.

Sur Simone Weil : On peut lire directement La Pesanteur et la grâce (rééd. Pocket, coll. « Agora », 1991). Pour ceux qui voudraient malgré tout une introduction, j'en connais une excellente (malheureusement difficile à trouver) : Gaston Kempfner, La Philosophie mystique de Simone Weil, La Colombe, 1960.

Une histoire de la philosophie ?

La plus courte et la plus belle est celle qu'Alain a rédigée pour une édition en braille : Abrégés pour les aveugles, qui n'est malheureusement disponible, à ma connaissance, que dans l'édition de la Pléiade, Les Passions et la sagesse, 1960, p. 787 à 843. C'est un petit bijou, mais nécessairement elliptique, qu'on pourra compléter par la lecture des Propos sur des philosophes, du même auteur, PUF, 1961, ainsi que par celle (s'agissant de Platon, Descartes, Hegel et Comte, ce qui n'est pas rien) d'Idées, rééd. Flammarion, coll. « Champs », 1983.

Cela ne dispensera pas de lire ou de parcourir de véritables histoires de la philosophie, plus complètes et plus lourdes. Il y en a d'excellentes : celle de Bréhier (aux PUF, coll. « Quadrige »), celles dirigées par Brice Parain et Yvon Belaval (trois volumes, dans la Pléiade) ou par François Châtelet (huit volumes, , chez Hachette), celles, plus récemment, de Lambros Couloubaritsis (sur la philosophie ancienne et médiévale) et JeanMichel Besnier (sur la philosophie moderne et contemporaine, les deux ouvrages chez Grasset), sans oublier le monumental et très utile Dictionnaire des philosophes dirigé par Denis Huisman, aux PUF, ni, dans un format plus maniable, celui qui reprend les articles de l'Encyclopœdia Universalis (Dictionnaire des philosophes, Albin Michel, 1998)...

Pour une introduction, et spécialement pour les élèves de terminale, il me semble pourtant que l'histoire de la philosophie la plus accessible est celle dirigée par Léon-Louis Grateloup : Les Philosophes de Platon à Sartre, Hachette, 1985, rééd. Le Livre de Poche, 1996, 2 volumes, qu'on pourra compléter avec le Gradus philosophique, sous la direction de Laurent Jaffro et Monique Labrune, G.-F., 1994.

Dans un deuxième temps, on lira avec beaucoup de profit le très remarquable ouvrage de Jeanne Hersch, L'Étonnement philosophique, Une histoire de la philosophie, Gallimard, coll. « Folio-Essais », rééd. 1993. S'agissant spécialement de la pensée allemande, qui pose des problèmes particuliers, il faut signaler l'exceptionnelle qualité des Leçons de métaphysique allemande, de Jacques Rivelaygue, deux volumes, Grasset, 1990 et 1992. Enfin, s'agissant de la pensée grecque, à laquelle il faut toujours revenir, on ne peut que recommander l'important ouvrage collectif (qui rassemble quelques-uns des meilleurs spécialistes du moment) dirigé par Monique Canto-Sperber, Philosophie grecque, PUF, coll. « Premier cycle », 1997.

Un manuel ? Je n'en connais pas qui soit bon - si ce n'est, peut-être, les Éléments de philosophie d'Alain, qui n'en sont pas un (Gallimard, rééd. coll. « Folio-Essais », 1990). Dans un esprit très différent, et même s'il ne s'agit pas non plus d'un manuel, on lira avec beaucoup de profit (et pas mal d'efforts) les trois forts volumes rassemblés par Denis Kambouchner, Notions de philosophie, Gallimard, coll. « Folio-Essais », 1995.

Un dictionnaire ?

Celui dirigé par Lalande reste toujours utile et à certains égards inégalé (Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Alcan, 1926, rééd. PUF, coll. « Quadrige », 1991). Celui, monumental, dirigé par Sylvain Auroux, n'est pas moins éclairant (Les Notions philosophiques, PUF, 1990), et il arrive, cela dépend des articles, qu'il le soit davantage (même si c'est moins un dictionnaire, en vérité, qu'une encyclopédie). Ces deux ouvrages supposent pourtant une certaine culture philosophique, et même, pour le second, une culture philosophique certaine.

Heureusement, on trouve aussi plusieurs dictionnaires moins ambitieux et moins riches, mais qui pourront, pour un débutant, être plus utiles : c'est le cas, notamment, du Dictionnaire de philosophie de Jacqueline Russ, Bordas, 1991. Enfin, rappelons que l'admirable Dictionnaire philosophique de Voltaire n'en est pas vraiment un (il ne comporte pratiquement pas de définitions), pas plus que les Définitions d'Alain, merveilleuses mais trop incomplètes (et qu'on ne trouve, sauf erreur de ma part, que dans la Pléiade, Les Arts et les dieux, 1958). J'ai